Mental ♦ Tu n'es que mystère. Tes curieuses prunelles se posent sur ce monde aux étranges et étroites liaisons. Tu sembles éveiller leur curiosité pour pouvoir mieux les aimanter au fil du temps. Tu suscites à la fois l'interrogation et des réponses hâtives. Engrenage de temps à autres de suppositions ou pensées de mauvaises foi, on te juge bien souvent à partir de miettes d'informations sur ta personne. Qui es-tu vraiment, Ispahan ? Embaumé d'un voile brumeux, tu ne parles que très peu de ta personne, préférant davantage comprendre ton entourage, le connaître. Et tu as de la prestance Ispahan. Tu dégages un parfum d'exotisme, semblant être ailleurs, quelque peu rêveur à la recherche même de l'essence du bonheur pour tous. Ta vision utopique du monde te fait sans doute passer pour un illuminé anéanti par ta propre folie. Tes paroles peut-être insensées et cryptées en surface ont bien plus de profondeur que l'on ne pourrait penser. L'art de la rhétorique est ancré en ta personne, les couvrant quelques fois d'allitérations, anastrophes, hyperbates et autres figures de style à la raffinerie époustouflante. Fin dans tes discours, on a quelques fois du mal à te comprendre.

Le pouvoir des mots est sans doute ton arme la plus redoutable. La violence physique, tu la réfutes, discrédites, persuadé qu'elle n'est qu'empoisonnement pour autrui. Tu es un être de douceur après tout. Ta boîte à musique, ouverte, apaise souvent ceux croisant ton chemin par destiné ou mégarde peut-être. Et rien ne serait capable d'ébranler ton charisme énigmatique. Tu n'es pas en proie d'une perte de maîtrise de toi. Certes sentimental mais résistant au poids de ceux les plus sombres. Tu complais, Ispahan, au coeur de ton propre optimisme, persuadé que tout être est capable de changement. Rien ne se perd en revanche, tout se métamorphose en quelque chose de meilleur, de bien plus beau, telle cette chenille faisant place à un majestueux papillon aux ailes miroitantes.

La rancoeur, tu ne la connais point. Le pardon est sans doute sacralisé chez ta personne. Et tu ne comprends pas Ispahan, tout ces conflits faisant déchaîner les uns contres les autres. Cette haine, tu aurais aimé qu'elle ne naisse jamais en ce monde. La souffrance engendrée par elle ne cessait de grandir de jour en jour dans le coeur d'autrui. Tu désires qu'elle finisse par chuter de son apogée pour alors s'essouffler à jamais. Il arrive alors qu'une larme, une seule, vienne à perler le long d'une de tes joues pour alors retentir sur la dureté du sol un soir de pleine Lune. Qu'ils cessent de se tourmenter ... Utopie n'est-ce pas ?

Tu es si étrange, difficile à cerner, peut-être à cause de ta manie à être de temps en temps emporté dans un autre monde, une bulle que tu construis autour de ta personne, non pas pour te protéger pourtant ... Tu rêves peut-être beaucoup trop d'un idéal inaccessible. Tu le sais bien mais tu ne peux t'empêcher d'espérer encore et toujours quitte à épuiser tes forces. Être fragile et sensible que tu es, ton charme en est accentué. Tes bras s'ouvrent spontanément, accueillant de ta douce chaleur chaque nouvelle rencontre que tu as la chance de faire au cours de ta scolarité si étrange.

Physique ♦ Tu te mires au sein de ce miroir, toujours aussi étonné d'être doté d'une apparence aussi peu commune. Ce qui t'a le plus frappé en premier lieu est cette douce peau d'un blanc éclatant qu'est la tienne. Tu t'appliques à poser ta froide paume sur ta joue pour prendre connaissance de sa texture. Doucereuse, peut-être même crémeuse te dis-tu mentalement. Tes yeux dépourvus de mélanine et aussi immaculés que ton épiderme se concentrent ensuite sur les traits de ton visage. Ils sont très fins, presque efféminés avec ce nez et ces lèvres forgés avec finesse au cours de ta croissance foetale. Les longs cils décolorés surplombant tes paupières agrémentent cette touche singulière de féminité. Ta longue chevelure est aussi blanche que la neige et pourvue de reflets d'un violet tendre. Elle encadre parfaitement ton visage et tu as pris la peine de l'embellir à l'aide de quelques plumes de la même couleur mais aux reflets rosés. Une longue cicatrice débutant à partir du flanc gauche de ta nuque parcourt ton corps pour rejoindre chacun de tes deux pectoraux. Elle ressemble à une guirlande pourvue d'un amas de branches aux embouts en forme de losanges vides. Nombreux sont ceux l'ayant assimilée à une gravure car elle y ressemble davantage qu'à une cicatrice "commune". Un long collier comportant quelques perles et un pendentif de couleur nacrée se trouve à ton cou tandis qu'une grande paire d'ailes aux plumes rosées orne ton dos, déguisement que tu revêts en permanence.

Les deux orbes de ton visage se décident ensuite à se baisser pour porter leur attention sur ton corps. Ton buste est bien travaillé. Sa largeur est signe de virilité et il est embelli par des pectoraux également bien dessinés qu'on aurait l'impression de faire face à une statue de marbre blanc romaine. Ton regard continue sa chute de manière lente et progressive. Ton ventre est plat, quoique légèrement surélevé à divers endroits à cause de tes abdominaux ...

Tu reculas de quelques pas, suffisamment pour pouvoir apercevoir plus de la moitié de ton corps se refléter dans le miroir. Tu constates que tu es grand d'environ un mètre et quatre-vingt-six centimètres. Ton poids ? Tu réfléchis quelques instants. Cela faisait depuis quelques temps que tu ne t'étais pas pesé mais tu pouvais affirmer qu'il tournait autour de soixante-quinze à soixante-dix-huit kilos. Il peut paraître élevé aux premiers abords mais se retrouve correctement dans la moyenne physiologique en rapport avec ta taille. Les muscles pèsent de toute façon. Tu réfléchis de nouveau un bref instant. Que dire de plus ?

Tu fleuris en tant qu'unique progéniture au sein de ta famille. Choyé et élevé dans la plus grande délicatesse par chacun de tes parents, tu ne pouvais que t'épanouir au coeur de cet environnement si calme et apaisant. Tes parents étaient tous les deux des avocats de grande renommée et s'étaient toujours appliqués à t'enseigner de nombreuses valeurs telles que la justice et l'équité entre les êtres de ce monde. Tes prunelles d'enfant s'étaient bien souvent posées sur ce ciel azuré, tes méninges répétant silencieusement chacune des précieuses paroles de tes parents.

Tu étais bien solitaire à l'école, attirant les nombreux regards sur cette apparence qui n'était guère commune. Né avec de l'albinisme dans les gènes, ton physique en ressortit plus qu'éclatant que jamais. Ta mentalité déjà si étrange et beaucoup trop mature pour ton jeune âge éloigna davantage tes camarades de classe de ta personne. Tu demeuras ainsi seul jusqu'au lycée. Tu n'en étais cependant guère affecté, les traits de ton visage demeurant à la fois doux et accueillants. Tu n'étais pas méchant, simplement beaucoup trop différent pour les standards de la société.

Et puis un jour alors que tu empruntais l'habituel chemin du retour, tes pas se stoppèrent face à ce guide qui fut emporté par le vent jusqu'à ta personne. Il gisait paisiblement à tes pieds, attendant patiemment d'être recueilli par tes paumes. Il s'agissait d'une présentation portant sur la Monokuro Animal School, une académie aux vertus si impressionnantes et irrésistibles que tu décidas de t'y inscrire pour l'année prochaine une fois rentré à la maison. Le lycée dans lequel tu étais ne te plaisait plus et le changement te serait certainement bénéfique.

La fameux jour d'entrée à l'académie finit par arriver et on t'accueillit d'une façon bien étrange au portail. Dissimulé sous une cape, tu fus emmené au bureau du directeur qui prit soin de t'expliquer les secrets de l'académie. Surpris, tu ne désirais qu'une seule chose, changer d'établissement, ta vie étant beaucoup trop en danger en ces lieux. Impossible cependant. Les clauses du contrat que tu avais signé durant l'inscription t'en empêchaient formellement. Pourquoi n'y avais-tu pas prêté attention par ailleurs ? Ah ... Cette académie semblait si merveilleuse que tu n'avais pas réfléchi une seule seconde avant de t'y inscrire. Te voilà dans de beaux draps n'est-ce pas ? Voyons le bon côté des choses. Peut-être que ces hybrides sauraient t'accepter à ta juste valeur ...